L'attraction des Youtubeurs.
Une entreprise communique sur un produit pour créer un besoin chez le consommateur et implanter le nom de la marque dans son cerveau, histoire qu'inconsciemment, quand il effectue ses achats il puisse se dire : « Je vais tester ce nouveau produit. », ou, « Ce produit est trop génial il faut absolument que je me l'achète. ». Et ce procédé c'est la base de tout, et ca fonctionne toujours, parce que la communication est imposée aux consommateurs et qu'ils ne peuvent jamais y échapper.
Quand la pub arrive en plein milieu d'un film, il râle mais la regarde quand même de peur de rater la reprise de celui-ci. Il regarde alors passivement de la publicité.
Avec les nouveaux médias et notamment de Youtube, la communication évolue et on assiste à un phénomène génial, le consommateur devient de façon détournée demandeur de publicité, c'est lui qui effectue la démarche d'aller regarder la pub, et les Youtubeurs ont un rôle majeur à jouer là dedans. Ils deviennent finalement d'importants vecteurs pour promouvoir.
Les Youtubeurs possédant une communauté conséquente se comptent par centaines en France. La proximité, notamment via les réseaux sociaux, avec le public crée un affect important entre le créateur et sa communauté.
Le public perd la notion de publicité imposée sur les vidéos monétisées, en faveur d'une certaine compassion pour le Youtubeur et l'envie de le soutenir en visionnant la publicité, afin de pouvoir financer l'ajout de nouveaux contenus. Le public devient alors actif et demandeur de publicité.
Ca ne lui coûte rien de visionner de la pub pendant les vidéos, et il sait qu'en faisant ça, il soutient le créateur de la vidéo.
Il devient alors intéressant pour une marque d'exploiter ce filon pour communiquer, et ce, en terme de coûts et de cible. Mais pas n'importe comment.
La majorité des marques se lançant dans des formats Youtube pour communiquer font une erreur importante, la faute à la boîte de comm qui mise souvent sur une intégration agressive et permanente de la marque tout au long de la vidéo, et ça, le public n'en veut pas.
L'exemple le plus risible est la Web-série Jardiland, où la marque est omniprésente, et c'en devient ridicule. On peut aussi s'intéresser à la Web-série Elephant bleu, palme du kitsch et de la ringardise. Il suffit de visionner ces projets pour comprendre pourquoi ça ne pouvait pas marcher, ils parlent d'eux même.
Alors, comment investir des dizaines de milliers d'euros dans un projet générant que quelques centaines de vues ? Je vous laisse le découvrir au travers de ces deux vidéos :
Par contre, si on prend l'exemple du CIC et du Youtubeur star Cyprien, on a l'exemple type de ce qu'il faut faire niveau Brand-Content. Parce que le Youtubeur correspond à l'image de la marque, et que sa production vidéo est totalement cohérente avec les enjeux et les problématiques de communication de la banque.
Le CIC cible les jeunes actifs, Cyprien est un jeune actif.
Le CIC communique sur les problèmes du quotidien et les solutions que la banque apporte, le concept même de Cyprien est de traiter des problèmes et questions du quotidien au travers de ses vidéos.
Le CIC n'apparait qu'en début et fin de chaque vidéo et Cyprien ne prononce jamais le nom de la banque, ce qui crédibilise totalement son propos et on pourrait presque en oublier que c'est de la vidéo promotionnelle, et croire que c'est un podcast régulier. La communauté de Cyprien accepte alors parfaitement de pouvoir visionner du nouveau contenu, et accepte qu'il soit produit par une marque.
Les Youtubeurs sont donc une clef pour le succès de futures campagnes Brand Content.
Ils ont une communauté prête à les suivre sur ces projets et à visionner les contenus produits, tout en acceptant l'irruption discrète d'une marque, ça ne change pas de la pub imposée sur Youtube, et ça apporte du contenu supplémentaire pour satisfaire son envie de visionner toujours plus de vidéos de ses Youtubeurs préférés.
Alors pourquoi investir 50 à 100 000 euros pour produire une publicité, et dépenser des centaines de milliers d'euros pour la diffusion ? Si pour moins de 50 000 euros on peut : produire un format incluant un Youtubeur, bénéficier de sa communauté et de l'effet de partage sur les réseaux sociaux, et le plus important, diffuser gratuitement sur Internet ? (et pousser le vice jusqu'à monétiser les vidéos produites, histoire de récupérer quelques milliers d'euros dépensés en prod?).